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Un hebdomadaire de référence se vend à la publicité

In Science&Tech on 20 août 2010 at 10:24

Pas plus tard qu’aujourd’hui, un grand hebdomadaire français a publié, sans honte aucune, un article faisant l’éloge inconditionnel d’un nouvel arrivant dans le monde des « applis iPhone ». L’application, géniale au demeurant, et disponible aussi sur Androïd, permettrait de « trouver des cigarettes à toute heure du jour et de la nuit, c’est super! », écrit le journal d’information.

Que l’application soit « géniale au demeurant », comme l’affirme le journaliste, on en conviendra. Mais c’est un véritable problème d’éthique journalistique qui se pose ici, bien que l’appli constitue en soi une véritable avancée sociale, voire un nouveau service public. La liberté d’information de millions de lecteurs est mise en danger par le comportement simiesque d’un directeur de rédaction irresponsable. Celui-ci, interrogé, s’est contenté de se gratter la tête, le regard vide, puis de pousser un long cri, entre hurlement et gémissement, tout en se frappant la poitrine avec énergie, dans une impressionnante démonstration de virilité à la fois moderne et sauvage.

ClopClop, l’application en question, est encensée dans cet article (qui par ailleurs se regarde le nombril), et ce à juste titre. C’est une appli formidable, mais l’hebdomadaire, dans une grande et perverse subtilité, en fait une critique dithyrambique (méritée) qui ne laisse aucun doute sur la véritable révolution « ClopClop » à venir.

Trouver des cigarettes à toute heure du jour et de la nuit, c’est super! Certes, mais était-il bien utile, messieurs les journalistes, de donner l’adresse internet du jeune studio de développement à l’origine de l’application iPhone (« disponible aussi sur Androïd », apprend-on), www.roosterapp.com ? On jurerait que l’unique objectif de cet ignoble article est d’envoyer illico-presto les lecteurs non-avertis télécharger au plus vite cette « véritable révolution » sur leur smartphones.

On soupçonne fortement le malheureux hebdomadaire, qui d’ailleurs ne publie que la semaine des quatre Jeudi, d’avoir des intérêts communs avec ce qu’il appelle « une véritable avancée sociale, voire un nouveau service public », ce qu’on jugera toutefois plutôt bien vu de sa part. Ou alors peut-être que le comité de rédaction aurait trop fumé? Ce n’est pas ClopClop qui s’en plaindra.

« Le portable dans les chaussettes », recommande l’APUT

In Santé on 19 août 2010 at 09:09

Demandé par Nicolas Sarkozy suite à une affaire de SMS « dangereux », le rapport de l’APUT (Association de Protection des Usagers du Téléphone) sur les risques liés à l’utilisation du téléphone portable est arrivé ce week-end dans les bureaux de l’Elysée. Kong Kong News a pu se procurer des extraits du document, et il semblerait qu’encore une fois l’APUT ait bien fait son travail.

Les risques de déclenchement d’un cancer lié à l’utilisation du portable constituent le cœur des recherches menées par l’association, qui rappelle en premier lieu « le cas Albert Muda », du nom d’un employé de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Marne atteint d’un cancer du téton, alors même qu’il venait de choisir l’offre « Neo 3 » de Bouygues Telecom. Monsieur Muda portait son Nokia 3310 dans la poche de sa chemise, à quelques milli-mètres du sein gauche. « Il y a 61 millions de téléphones mobiles en France: autant de cancers potentiels », prévient l’association.

Que peut-on y faire? Les chercheurs qui signent le rapport préconisent un changement des comportements, et notamment de l’endroit où l’on porte son téléphone. « Une bonne part des sondés déclarent avoir en permanence leur portable dans la poche, maximisant ainsi le risque de cancer des parties génitales. Nous avons bien pensé à procéder à l’ablation générale de celles-ci », raconte Achille Poireau, tête pensante de l’APUT. Mais 50% des personnes interrogées ont déclaré que cette solution leur paraissait « techniquement impossible »; les autres 50% ont estimé que ce n’était « probablement pas une bonne idée ».

Voilà l’APUT au fond de l’impasse. « Portez votre téléphone à l’oreille, vous risquez le cancer du marteau ou de l’enclume, mettez-le dans la poche de votre chemise, voilà le coeur qui flanche! » Où faut-il donc porter son téléphone? M. Achille Poireau est allé jusqu’à scotcher son appareil dans le dos: « la première fois qu’on m’a téléphoné, je me suis retourné pour savoir ce qui sonnait comme ça derrière moi. Et puis je me suis retourné à nouveau, il me semblait que la sonnerie venait en fait de l’autre côté. […] Là, je me suis rendu compte que c’était plutôt dans la direction opposée, […] et puis j’ai tourné la tête parce que […] alors j’ai fait un demi-tour sur moi-même pour […], mais voilà maintenant que […], par ici […] non, par là […] cependant il m’a paru que […] enfin j’ai juste eu le temps de constater que les gens dans la rue m’applaudissaient et me jetaient des pièces, avant de m’évanouir ».

« Je me suis réveillé avec une scoliose caractérisée. Ce n’est pas une solution que je recommande ». L’APUT a déclaré qu’elle mettrait tout en oeuvre pour soulager ce pauvre Poireau.

Mais ne croyez pas que cette mésaventure l’ait décontenancé. « Ce n’est pas parce que je me suis grillé que les carottes sont cuites », a-t-il déclaré. « J’ai d’ailleurs trouvé la solution: le portable dans les chaussettes », annonce-t-il en portant tant bien que mal son pied à hauteur de vue, dévoilant un iPhone élégamment glissé dans sa chaussette en fil d’Écosse. « C’est l’idéal: d’une part, vous avez déjà entendu parler d’un cancer du pied? Ça n’existe pas. Le talon, c’est au fond notre point fort », explique Achille. « D’autre part, c’est rigolo, ça fait des guili quand ça vibre. »

L’APUT ayant besoin de reconnaissance sociale, le professeur nous engage par mille détours à faire de même; nous n’étions guère tentés, mais les lecteurs de Kong Kong News seront peut-être plus enclins à répondre à cet appel du pied?

Les national-féministes revisitent La Marseillaise

In Politique on 3 février 2010 at 14:39

La Fronde Nationale (FN), l’aile ultra-féministe du Front National (FN), a déclenché Vendredi après-midi une polémique qui n’a cessé d’enfler depuis. Lors de son traditionnel discours sur l’état de l’union conjugale, Marie-Dominique Ducastor, dirigeante de la FN, s’est lancée dans une fougueuse critique de ce qu’elle appelle « l’hypocrisie républicano-machiste », et a proposé une révision des paroles « honteuses et discriminatoires » de La Marseillaise. C’est ce dernier point qui n’a pas manqué de susciter un véritable séisme politique.

Le coupable « vers dans la pomme de l’hymne national » est celui qui clôt le premier couplet: « Egorger vos fils, vos compagnes ». « Vos compagnes! », s’est exclamée Marie-Dominique Ducastor: « on retrouve les vieux schémas paternalo-phallocratiques, papa à la guerre, maman à la maison! On ne serait pas étonné(es) d’entendre ça chez les sauvages! »

L’année dernière, la FN s’était révoltée de ce que l’on dise un masculin « bonjour » en rencontrant quelqu’un, mais un féminin « bonne journée » en le quittant; le mouvement y voyait le symbole du « misogyne mépris caractéristique d’une Vème République en échec sémantique ». Les propos n’avaient pas occasionné de commentaires, personne n’ayant tout à fait compris de quoi il s’agissait.

Cette année, le mouvement national-féministe (les « nafis« , comme les appelle déjà le NPA, Nouveau Parti Anti-femmes), estime qu’il est « urgent » de corriger cette atteinte « à la dignité de toutes les femmes vraiment françaises ». La Fronde propose que l’on chante dorénavant: « Egorger vos fils(filles), vos compagnes(compagnons). Aux armes!, citoyens(ennes)! »

Le NPA s’est déjà déclaré « écœuré » que l’on veuille ainsi « castrer La Marseillaise« , et appelle à un grand rassemblement le jour de la fête des pères sous leur habituel slogan « nos fils valent plus que leurs soutifs ».

La Fronde Nationale profite de l’attention qui lui est accordée pour rappeler sa principale revendication, « la France aux Françaises », qu’il ne faut pas prendre à demi-mot: aux Françaises exclusivement, précise leur communiqué, c’est-à-dire uniquement aux femmes. « Et si possible, pas trop bronzées », ironise la France Noire (FN), parti ennemi de la Fronde. Concernant le débat sur la burqa, les féministes d’extrême-droite se sont toujours déclarées « pour le port libre de la burqa, mais pas en France, et pas pour les femmes. »

Le Parti Sion de Musique (PSM) a estimé que ce débat « manquait d’harmonie » et que ce n’était pas à la FN de « donner le la de La Marseillaise« ; seul le Parti Culation (PC) s’est interrogé sur la façon de prononcer « Egorger vos fils(filles), vos compagnes(compagnons). Aux armes!, citoyens(ennes)! »; enfin, comme à son habitude, le Parti de Tennis (PT) s’est jusqu’ici contenté de compter les points, et n’a pas commenté.